Le Syndicat Mixte pour le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de la Lys (SYMSAGEL) agit sur le territoire du bassin versant de la Lys. Le bassin versant de la Lys couvre une superficie de 1 834 km² pour 222 communes. Il est situé au sein de la région Hauts-de-France, sur les départements du Pas-de-Calais (172 communes) et du Nord (50 communes).

Le territoire est concerné par plus de 1 300 km de cours d’eau dont le principal est la Lys qui prend sa source à Lisbourg, dans les collines de l’Artois, à 115 m d’altitude et s’écoule sur 44 km jusqu’à Aire-sur-la-Lys. Après son passage en siphon sous le Canal à Grand Gabarit qui traverse le bassin versant et relie la Deûle et l’Aa, elle est canalisée. La Lys parcourt 85 km en France puis 88 km en Belgique avant de se jeter dans l’Escaut à Gand.

La Lys est alimentée par de nombreux affluents tels que la Traxenne, la Laquette, la Melde et la Liauwette, pour la partie Lys rivière. La Lys canalisée est ensuite rejointe par la Clarence et la Lawe, en rive droite et par la Bourre, la Méteren Becque et la Becque de St-Jans Cappel, en rive gauche.

Le bassin versant de la Lys est divisé en 11 sous-bassins versants.

Carte des cours d’eau et des sous-bassins versants
Carte des cours d’eau et des sous-bassins versants

Carte des masses d’eau souterraines
Carte des masses d’eau souterraines

Le territoire est concerné par la présence d’une nappe de craie sur sa partie amont, très productive, et d’une nappe des sables sur le secteur Nord qui n’est pas exploitée pour l’alimentation en eau potable, en raison de sa forte vulnérabilité aux pollutions superficielles et de sa faible productivité.


Le bassin versant de la Lys, un véritable château d’eau

La ressource en eau est prélevée dans les eaux superficielles et souterraines, à parts quasi égales. 

Environ 76 millions de m3 sont prélevés chaque année. Ces volumes sont principalement destinés à l’alimentation en eau potable et l’industrie. Les prélèvements pour l’irrigation, bien que minoritaires, évoluent à la hausse, depuis 2017.

En 2022, année particulièrement sèche, la répartition des prélèvements était la suivante : 68% pour l'alimentation en eau potable, 29% pour les industries et 4% pour l'irrigation.

Le territoire est concerné par une prise d’eau potable en rivière, située à Aire-sur-la-Lys, qui alimente plusieurs collectivités, comme la Métropole Européenne de Lille (MEL), la Communauté d’Agglomération Lens Liévin (CALL), la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO) et la Communauté d’Agglomération Béthune Bruay Artois Lys Romane (CABBALR). La majorité des prélèvements superficiels du territoire est issue de cette prise d'eau. Les prélèvements industriels et agricoles sont principalement recensés au niveau de la ressource superficielle.

Au sein de la nappe de la craie, la majorité des prélèvements est également destinée à l’alimentation en eau potable.

La problématique de la qualité de l'eau est la conséquence de facteurs historiques et de l’activité humaine.

Des problèmes de disponibilité de la ressource en eau ont émergé durant la dernière décennie; notamment en période d’étiage. Le bassin de la Lys a notamment été concerné par un arrêté préfectoral restreignant les usages de la ressource dès le mois d’avril 2022.


Une forte vulnérabilité au risque d’inondation

Le bassin versant de la Lys est particulièrement soumis au risque d’inondation. Sa nature géologique et son relief favorisent l’apparition d’écoulements sur les versants, lors des épisodes pluvieux et l’accumulation dans les plaines basses de la Lys, peu propices à l’infiltration.

Le développement urbain à proximité des cours d’eau a eu pour conséquence d’accroître le nombre d’enjeux exposés aux aléas climatiques.

L’imperméabilisation des sols, l’aménagement ou la suppression des Zones naturelles d’Expansion de Crues et des Zones Humides, l’artificialisation des cours d’eau ou l’érosion des sols ont contribué à aggraver cette situation.

Un accroissement sensible de la fréquence et la gravité des épisodes pluvieux a été constaté ces dernières années.

En cas de crue “vicennale”, c’est-à-dire présentant un risque sur 20 de se produire chaque année, 4 000 logements, 5 établissements sensibles, 29 entreprises et 22 sites dangereux (ICPE) sont exposés sur le bassin.


Des inondations qui ne datent pas d’hier ...

Une frise détaillée des inondations passées est également disponible (cliquer ici).


Une biodiversité menacée

Le bassin versant de la Lys se compose à la fois de territoires ruraux, à faible densité de population (vallée de la Lys rivière) et de territoires très urbanisés (ex-bassin minier).

La vallée de la Lys est un corridor biologique d’importance paneuropéenne, pour la migration des oiseaux et des organismes aquatiques.

La haute vallée de la Lys rivière traverse des territoires où l’agriculture prédomine, avec la présence de nombreuses pâtures en bord de cours d’eau. Ce secteur est classé en ZNIEFF (Zone Naturelle d’intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) de types I et II car il présente une mosaïque de paysages prairiaux et boisés, entrecoupée de villages et relativement préservée. La Lys rivière qui présente un cours naturel et un parcours sinueux est classée en 1ère catégorie piscicole.

La plaine de la Lys est, au contraire, très urbanisée et fragmentée. La topographie homogène et très faible en faisait, autrefois, une vaste Zone Humide. L’urbanisation, le drainage des champs, les curages et les recalibrages ont contribué à artificialiser les milieux aquatiques, ce qui impacte défavorablement la biodiversité. Les Zones Humides y sont désormais relictuelles. Le paysage est ouvert et parsemé de fossés (becques). La forêt de Nieppe, zone naturelle la plus vaste du territoire, se situe, toutefois, dans ce secteur. Son maintien s’explique par des raisons historiques (chasse royale).